lundi 4 novembre 2013

29 octobre 2013, Départ de la Mini Transat !


Mardi 29 Octobre, 5h45 du matin, Douarnenez. Il fait encore bien noir dehors. J’ouvre le dernier fichier météo. L’accalmie que nous guettons depuis plusieurs jours et qui va enfin nous permettre de prendre le départ de la Mini Transat est bien là. Par contre, elle a l’air d’être encore plus petite que prévue, pour passer le cap Finisterre avant le gros temps il va falloir tout donner dès le début. J’espère que les bateaux de série pourront passer à temps eux aussi.. non en fait ça ne le fera pas pour eux, ils vont prendre cher, ou alors Denis va encore reporter le départ ? On retourne se coucher ? Ne pas y penser, allez c’est parti !

7h30, le jour se lève, il y a du vent, les premiers bateaux sortent du port, avec pas mal de retard, le 709 et moi sommes bloqués dans le fond du port et ne pouvons bouger tant que les autres ne sont pas sortis. Ces derniers instants sont longs, je suis entouré de ma famille, c’est cool, je vois pas mal de coureurs qui sont là seuls, leurs familles n’ont pas pu revenir, ou alors elles les attendent déjà à Lanzarote…
Dire au revoir à mes proches est un moment très fort, on ne parle pas beaucoup mais ce n’est pas utile, nous avons tous attendu ce moment avec beaucoup d’impatience, tant de travail, tant de temps, tant d’aide, je pense à tous ceux qui n’ont pu venir, merci, ce que nous avons réussi est énorme, malgré la petite taille de notre bateau !

8h30, je quitte le ponton, quelques mètres à l’abri du port, et nous sommes vite dans le sujet, une petite vingtaine de nœuds, un fond de houle et quelques grains qui passent, le départ s’annonce sportif !
9h et quelques, le départ est donné, je suis à l’extrême droite de la ligne, je pars avec un peu de retard car je veux éviter de voler le départ, éviter de casser le bateau lors d’une collision, et surtout je veux être certain de pouvoir virer de bord dès la ligne franchie. Tout se passe bien, et je suis le seul à partir à droite, en plus d’être du côté que j’avais choisi cela me permet de m’écarter un peu plus du danger des collisions.

Après quelques minutes sur ce bord, je vire et repars vers le milieu du plan d’eau, ça à l’air de bien passer… Ca passera même très bien puisque je suis en tête et que le second croise près de 100 m derrière moi ! Un gros grain avec de la pluie et un renfort important de vent arrive tandis que nous tirons des bords vers la sortie de la baie, le second est maintenant Gwénolé et son bateau Logways, son choix de voile est plus adapté dans le vent qui a forcît, il me rattrape, mais les autres sont toujours à bonne distance.

Il est environ midi et nous avons franchi les deux tiers de la baie, Gwénolé et moi sommes  au contact, le vent mollit légèrement, je le re-distance un peu. Il est maintenant temps pour moi de virer et de faire cap direct vers la pointe du Raz. Gwénolé et le groupe de poursuivants continuent sur la droite du plan d’eau. Je me retrouve seul de mon coté, cap direct sur le Raz de Sein, pour le moment c’est plutôt positif pour moi, je me demande même pourquoi ils continuent si loin. Ils finissent par virer, je suis toujours content de moi, ils ont l‘air d’avoir fait beaucoup de route en trop. Les minutes passent, ils ont maintenant l’air très rapides, leur progression sur l’horizon est impressionnante, je comprends alors que là où ils sont, le vent a tourné et leur permet d’ouvrir un peu plus les voiles et donc d’accélérer franchement. J’ai une belle avance mais va t-elle suffire pour tenir la tête jusqu’à la sortie de la baie ? Et bien non, un petit peu avant d’atteindre le Raz de Sein, Gwénolé et un autre bateau me doublent, les poursuivants sont quant à eux juste derrière moi. Ce n’est pas si mal !

Devant nous s’ouvre l’Atlantique, direction Lanzarote !

A peine passé le Raz de Sein j’envoie le gennaker, cela va vite, une douzaine de nœuds en moyenne ! Notre groupe commence à s’étaler, certains restent hauts tandis que d’autres choisissent de plonger vers le sud, je choisis une option médiane. Pour le moment l’important c’est d’aller vite. Il y a une vingtaine de nœuds, pas mal de mer, des creux d’au moins 5 mètres. Un nouveau grain s’approche de nous, le vent rentre fort, je range finalement le gennak, mais continue d’aller le plus vite possible.

Nous sommes maintenant en milieu d’après midi, le grain est passé, mais j’ai un début de mal de mer, je me force à vomir rapidement mais difficilement, je n’ai rien avalé de la journée, prends une pilule, et renvoie le gennak. J’ai perdu un peu de terrain, pendant que j’étais occupé avec mon estomac, mes plus proches concurrents continuaient à attaquer. Le gennak est de retour, et c’est reparti.

La mer est forte sur fond de ciel de traine avec de bons gros cumulus, derrière nous des arcs-en-ciel apparaissent et disparaissent, le paysage est magique, seul petit bémol, il y a comme un karcher sur le pont et il ne se passe pas 30 secondes sans que les vagues explosent sur nos visages.

Nous sommes en fin de journée, deux ris dans la grand voile, un ris dans le solent et le gennaker est en place. Le vent mollit légèrement, j’hésite à renvoyer un ris dans la grand voile. J’opte finalement pour le ris dans le solent.

Avant de partir devant je choque légèrement la grand voile pour ralentir un petit peu le bateau, j’accroche une de mes longes sur la ligne de vie qui court sur le roof, et décroche l’autre du fond du cockpit. Je rampe pour aller sur la plage avant, décroche le ris du solent tant bien que mal, et commence le chemin inverse par la remontée sur le côté du bateau. A ce moment là, je suis dos au vent avec une main sur la filière, je sens le bateau décoller brusquement dans une vague, je décolle avec et suis même catapulté vers le haut, je sens impuissant que ma main accroché à la filière est en train de passer sous moi, je retombe finalement à côté du bateau, la violence du mouvement du bateau ajouté à mon poids me fait lâcher la filière. J’arrive quasiment la tête la première dans l’eau, et je sens déjà le harnais qui me tire tandis que le gilet se gonfle. Une fraction de seconde plus tard je suis sur le dos tracté par le bateau qui continue sa folle cavalcade, vite la télécommande pour mettre le bateau face au vent. Merde elle est coincée sous le gilet. Je lutte un long moment avec les vagues qui tapent mon dos, je heurte régulièrement la dérive au vent avec mon épaule, le bout pointu me fait mal, je commence à fatiguer et à perdre tout espoir d’y arriver, à chaque fois que j’arrive à passer la main sous le gilet une vague me la ressort… Après peut-être cinq minutes à tenter d'attraper cette télécommande, je finis par la saisir, ce coup-ci c’est bon je suis sauvé, je presse un bouton et ne le lâche plus, le bateau est censé se mettre face au vent dans ce cas-là (enfin je crois). Il lofe alors très brusquement, je me sens happé sous le bateau, il passe le lit du vent et continue son virage, nous avons viré de bord, toutes les voiles prennent à contre, je suis maintenant en arrière du hauban, le bateau est fortement gité avec les voiles à contre, la quille basculée sous le vent et tout le poids du matériel chargé sous le vent.

Le bateau dérive vite, à tel point que mes jambes sont coincées sous le bateau, je sens les filières sur mon ventre, le harnais me retient toujours vers l’avant, heureusement à tout instant le gilet m’a gardé la tête hors de l’eau, ou plus ou moins hors de l’eau !

Bon, la situation n’est pas tellement meilleure finalement. Impossible de me dégager de l’emprise du bateau, un espoir peut être, même si le bateau dérive surtout latéralement il avance un petit peu, je sens de la tension dans le harnais, je décide alors d’accrocher la seconde longe à la filière contre laquelle je suis et de larguer l’autre afin de me faire glisser vers l’arrière en espérant me dégager du bateau, cela marche plus ou moins puisque j’arrive après pas mal d’efforts à m’approcher de l’arrière. Puis je fatigue et ne bouge plus, je perds espoir pendant quelques instants, et réalise qu’à portée de ma main gauche se trouve le coinceur de bastaque (la corde qui tient le mat vers l’arrière), je l’ouvre en espérant que cela va libérer la grand voile et peut être remettre le bateau dans une assiette plus cohérente. Dans la seconde qui suit je sens le bateau se redresser, je crois même un instant être resté accroché à la filière et donc quasiment sorti de l’eau, mais dans le même instant je retombe lourdement dans l’eau.

Je réalise alors qu’en ayant largué la bastaque, j’ai fait tomber le mat, gros moment de désespoir. J’en oublierais même un instant que je suis dans l’eau au milieu de creux de 4 ou 5 mètres, que je suis à bout de force et que le froid commence à se faire sentir.

Je suis maintenant en arrière du bateau, je tente de sortir de l’eau grâce à une sorte de marche que nous avons à l’arrière de nos bateaux, je n’arrive pas à mettre le pied dessus, ça bouge trop, et je suis trop fatigué. Finalement je décide de rentrer par la trappe de survie, je l’ouvre et extirpe le radeau de survie avec beaucoup de mal, les plombs de jauge  refusant pendant quelques instants de céder et l’effort à faire me paraît énorme. Une fois le radeau sorti je commence à essayer de retirer le gilet de sauvetage pour passer par la trappe (gonflé il est plus gros que la trappe), impossible d’ouvrir la boucle du gilet en tension. Je réalise après coup que j’avais un couteau flottant à portée de main et que j’aurais pu l’utiliser pour couper le gilet, mais je n’y ai pas pensé à ce moment-là… Je suis alors dépité, et commence à capituler,  mon seul espoir est alors qu’un concurrent passe à proximité rapidement. Ca y est je tremble.
Quelques minutes plus tard je réalise que le bateau s’est fortement enfoncé, la trappe n'est pas refermée. Je réalise par la même occasion que le flanc tribord est sous l’eau, je me fais alors glisser dessus et arrive dans le cockpit, j’allume les deux balises, et me dis qu’il serait peut être bien de libérer le gréement pour protéger ce qu’il reste du bateau. A peine coupé le premier hauban je manque de retomber à l’eau, je rampe finalement sagement vers le cockpit et n’en bouge plus, au même moment je vois le haut d’une voile de mini à une cinquantaine de mètres qui arrive droit sur moi derrière les vagues. Il roule son gennaker en catastrophe, c’est Tanguy le Turquais qui se trouvait alors dans le groupe de tête des bateaux de série, il ralentit et passe très proche de moi. J’ai appris par la suite qu’en voyant mon regard un peu ébahi il a vite compris ma détresse, il a appelé les secours par VHF et est resté à mes côtés afin de les aider à me retrouver dans cette mer quelque peu agitée.

Ils arriveront quelques dizaines de minutes plus tard, et malgré la mer formée mettront une embarcation à l’eau pour venir me chercher. Il fait nuit. Je suis bien heureux de les voir et de sentir la chaleur en embarquant à bord du PSP Cormoran !

Un énorme merci donc à Tanguy, au Commandant Lore du PSP Cormoran ainsi qu’à tout son équipage ! J’ai passé les quelques jours suivants en leur compagnie en accompagnant le reste de la course, ils ont été très attentionnés, et très préoccupés par le reste de la flotte afin d’être le plus disponible possible à la mesure des capacités de leur bateau.

Je suis maintenant de retour à la Rochelle, notre beau bateau m’attend sagement dans un chantier à Loctudy où j’ai rendez-vous mercredi matin avec l’expert…

La suite ? On verra bien !

Les enseignements ? La combinaison sèche m’a préservé du froid en retardant son envahissement. Le harnais m’a gardé accroché au bateau. Le gilet a maintenu ma tête hors de l’eau. Les secours m’ont sorti du pétrin. Si un de ces paramètres avaient manqué, je ne suis pas certain que je serai en train d’écrire ces lignes.

vendredi 25 octobre 2013

Mardi ?

Départ reporté de nouveau...( Nouvelle date probable : Mardi, on croise les doigts ! En attendant nouveau collage de noms sur le bateau ! Qui n'a pas encore son nom sur le roof ??? http://www.leetchi.com/c/arthurleo 


jeudi 24 octobre 2013

Départ vendredi ?

En attendant un possible départ vendredi, hier collage des derniers mécènes ! Merci à eux, mais la quête continue ! Si vous voulez participer : http://www.leetchi.com/c/arthurleo 

mercredi 16 octobre 2013

Vidéo

Quelques images en attendant ! : 

mardi 15 octobre 2013

Tic tac ...

La solution d'un départ vers Gijon a finalement été écarté, toujours pas de date de départ annoncée, nous avons tous les yeux rivés vers les prévision météo, qui pour le moment ne voient rien de bon !
En attendant la recherche de mécènes et partenaires continue :http://www.leetchi.com/c/arthurleo

lundi 14 octobre 2013

On patiente !

Toujours pas de décision à Douarnenez, la situation météo reste difficile, prochain point demain soir pour un éventuel départ vers Gijon ou nous patienterions en attendant des jours meilleurs. Je suis comme une bonne partie de la flotte assez pessimiste par rapport à cette solution... !

Merci beaucoup !


En attendant le briefing de l'orga ce soir, nous avons collé les noms des généreux mécènes qui ont participé à notre cagnotte en début de semaine dernières. La prochaines séances d'impressions de noms (une trentaine !) est prévues pour demain. Nous avons passé cette nuit la barre symbolique des 4 000 ! Merci à tous ceux qui ont déjà participé via le site : http://www.leetchi.com/c/arthurleo
N'hésitez pas à partager cette cagnotte avec votre entourage, il y en peut être qui seront ravi de découvrir notre aventure et d'y participer !
A bientôt
Arthur Léopold-Léger

dimanche 13 octobre 2013

Parade !


Aujourd'hui parade dans la baie de Douarnenez avec les conccurents de la Transat, un vrai/faux départ à 13h dans un vent très faible, un vrai/faux parcours, et une vraie/fausse équipière en la personne de Delphine une employée de la société Delcroix. Un bon moment sur l'eau, nous passons la première bouée en 2ème positions et faisons tout le reste de la parade dans les 5 premiers ! 

Prochain rendez-vous demain soir à 18h pour un briefing météo avec l'orga !

En attendant le départ on va bichonner le bateau et continuer à chercher des partenaires et mécènes ! : http://www.leetchi.com/c/arthurleo

samedi 12 octobre 2013

Article dans le Sud Ouest !

Un très bel article dans le Sud Ouest :
http://www.sudouest.fr/2013/10/12/un-vrai-esprit-de-groupe-1196600-1391.php

Baptême !


Bonjour à tous,

Aujourd'hui baptême du bateau par Marc Guillemot, et briefing de la direction de course ! Nous ne connaissons toujours pas notre date de départ, cependant il y aura un briefing météo tous les soirs à 18h afin de nous tenir au courant, et nous partirons des que possible ! En attendant la cagnotte continue de grimper, nous sommes proches des 4 000 €, si vous souhaitez participer : http://www.leetchi.com/c/arthurleo

Demain nous collons les derniers noms de mécènes sur le bateau et nous allons naviguer afin de partager avec nos partenaires quelques instants de vies en mer ! A bientôt !

vendredi 11 octobre 2013

Vis ma vie !

Il y a quelques semaines j'échangeais mon quotidien avec celui d'un conducteur de chez Delcroix, et lui se mettait dans ma peau !

Départ reporté, et maintenant ?


Bonjour à tous,
Hier lors du briefing officiel de l’organisation nous avons été informés de la décision de la direction de course de reporter le départ de la course.
En effet une vilaine dépression est en approche de nos cotes et bien que le départ se serait déroulé dans de bonnes conditions les jours suivants auraient étés beaucoup moins drôles, voire dangereux !
Je suis évidemment un peu déçu, mais vu les conditions prévues, et la responsabilité qui pèse sur le directeur de course, je comprends et je respecte complètement sa décision.
Pour le moment aucune date n’a été avancée pour un nouveau départ, mais ce ne sera probablement pas avant le milieu de semaine.
En attendant, je profite de ces derniers moments pour passer du temps avec ma famille et mes partenaires qui font tout de même le déplacement. Nous allons en profiter pour faire visiter le bateau et échanger un maximum sur la vie en mer et l’implication de notre aventure !
De plus, je vais pouvoir consacrer du temps à la recherche de mécènes et partenaires, cela va encore augmenter nos chances d’être prêts pour le départ ! J’en profite d’ailleurs pour remercier les derniers mécènes qui nous ont rejoint et qui portent à plus de 3 000 € la cagnotte !
N’oubliez pas que vous pouvez participer et proposer à votre entourage de participer via le lien : http://www.leetchi.com/c/arthurleo
La démarche de don ne prend qu’une minute en 3 étapes, et tout don donne droit à une réduction d’impôt de 66% du montant du don pour les particuliers et 60% pour les sociétés.
La suite du programme ?  Demain dans l’après-midi briefing de l’organisation afin de nous faire part de leur projet, puis à 19h baptême du bateau par Marc Guillemot en présence de nos partenaires qui sont présents à Douarnenez.
A bientôt !
Arthur

jeudi 10 octobre 2013

Douarn !

Hier, briefing médical, dernier avitaillement du bateau. Aujourd'hui, briefing sur la prise de météo et briefing de l'orga ! J-3 ! Si vous souhaitez participer : http://www.leetchi.com/c/arthurleo

mercredi 9 octobre 2013

Le Télégramme du 09/10/13


Notre aventure fait l'entête de la page sport du Télégramme aujourd'hui, avec un bel article dans les pages suivantes ! Merci au grand Gilbert Dréan pour sa plume qui nous aide à rendre hommages à celles et ceux qui ont participé depuis 6 ans et qui continuent à le faire via : http://www.leetchi.com/c/arthurleo
Merci à vous tous, et n'hésitez pas à partager le lien !
A bientôt !

mardi 8 octobre 2013

En direct de Douarnenez !


Bonjour à tous,

En direct de Douarnenez pendant la dernière semaine avant le grand départ ! Celui de la transat que nous préparons depuis 6 ans !

Je suis sur zone depuis vendredi matin, et depuis nous avons enchainé les contrôles en tout genre, sécurité, voiles, médical, administratif, … et les briefings, survie et sauvetage en mer, organisation, prologue, retour cargo des bateaux, etc…

Les contrôles en tout genre sont finis pour nous depuis quelques heures, mais il y aura encore plusieurs briefings à venir d’ici le départ.

Hier se tenait le prologue de la course, c’est une petite course dont le classement ne compte pas, mais qui permet de prendre ses marques avec la zone de départ, d’animer le village, de faire des images pour les médias, et qui permet à l’organisation de se roder en vue du jour J. Pour cette course je faisais équipe avec Luc Coquelin, un Guadeloupéen qui à concouru dans de multiples courses transatlantique et qui sera skipper d’un des bateaux accompagnateurs de notre transat, ce sont nos anges gardiens !

Le départ a été donné à 11h30 dans un vent très très faible voir absent, nous arrivons malgré tout à tirer notre épingle du jeu et pointons en 6ème position à l’approche de la première bouée, distant d’un petit kilomètre mais que nous aurons mis plus d’une heure à atteindre ! Malheureusement, alors que nous sommes à une quinzaine de mètre de la bouée, et que nous nous apprêtons à la contourner, le vent autour de nous tombe complètement. Nous resterons immobile pendant près de 20 minutes durant lesquelles une quarantaine de nos concurrents passent entre nous et la bouée ! Eole nous laisse finalement passer la bouée en milieu de flotte. Le vent augment même jusqu'à une dizaine de nœuds, nous avons la rage et donnons tout pour remonter au classement et grapillon une grosse dizaine de place avant de passe la ligne d’arrivée.

Le bateau est maintenant fin prêt, et je consacre mon temps à la préparation de la nourriture, et à la recherche de mécènes et partenaires car malheureusement il manque toujours une partie du budget à quelques jours du départ, mais il faut que ça le fasse, une nouvelle contribution à tout mon entourage via le site Leetchi.com a donc été lancé il y a quelques jours, plus de 1 000 € ont déjà été récolté, si vous souhaitez voir votre nom sur le bateau ou nous donner un nouveau coup de pouce, n’hésitez pas le montant est libre. N’oubliez pas que tout don donne droit à une réduction d’impôt (66% du montant du don pour les particuliers, et 60% pour les sociétés) De plus il reste beaucoup de place dans les voiles pour un sponsor qui pourra bénéficier en retour de l’image du bateau et de tout ce que nous avons mis en place pour que cette société profite au maximum de ce partenariat !

Voici le lien de la collecte : http://www.leetchi.com/c/arthurleo La souscription vous prendra 2 minutes, en seulement 3 étapes !

S’il vous plait, n'hésitez pas à faire suivre à votre entourage !

Ci-dessous une photo prise à l'instant après l'application des noms des tout nouveaux mécènes !


samedi 14 septembre 2013

Victoire ! Et Transat dans 30 jours !


Bonjour à tous,

Comment allez vous ? 

Ici ça va super bien ! 
Le week-end dernier se tenait le Trophée Mini 6.50 « Kaya ropes » à La Rochelle, la seule course en équipage inscrite au calendrier officiel de notre catégorie. Au programme 3 jours de courses alternant parcours fabriqués de type banane (i.e. un aller retour entre deux bouées dans l’axe du vent) et parcours côtier utilisant les bouées de balisage présentes dans la baie.

Le premier jour je faisais équipe avec Quentin Ponroy, le concepteur des voiles du bateau,  l’occasion pour moi d’avoir son avis sur ma façon de régler les voiles et ainsi m’améliorer autant que possible. Bien que le soleil se cachait derrière les nuages nous avons bénéficié d’une météo idyllique avec un vent d’une quinzaine de nœuds et une mer parfaitement plate. La première manche était donc un parcours banane de deux tours et la seconde un parcours côtier entre les iles d’Aix et Ré avec une arrivée jugée devant le port de La Rochelle. Sur ces deux parcours nous avons pris un bon départ, fait une bonne stratégie et avions une bonne vitesse, bref tous les ingrédients étaient réunis pour se retrouver en tête à la première bouée et augmenter notre avance, le rêve ! Nous avons de plus eu un long bord de spi à haute vitesse pendant lequel le bateau était au planing en permanence !

Les deux jours suivants, très ressemblants, étaient tous deux placés sous le signe de la pétole ! (Expression employée quand il n’y a pas de vent !) Pour ces deux jours je faisais équipe avec Pierrick Cruzol, un architecte naval rochelais habitué à naviguer sur des Mini. Nous avons couru 3 bananes et un côtier. Pour deux des parcours banane nous avons repris la recette de la veille et réussi à reproduire la même performance en les reportant, malgré le manque de vent. Pour l’autre banane et le parcours côtier, tout était bien parti mais nous avons à chaque fois fait une belle erreur qui nous a coûté la première place. Tout d’abord une manœuvre placée au mauvais moment, qui a donné l’opportunité au second de nous doubler, et sur le parcours côtier une erreur de stratégie qui a permis à notre poursuivant le plus proche de nous doubler et prendre la poudre d’escampette !
Au final nous remportons quand même la course ! C’est un vrai plaisir et un gage de confiance pour la suite… qui arrive vite !

Très vite même puisque le départ de la Transat sera donné dans moins d’un mois, le 13 octobre depuis Douarnenez. Les derniers préparatifs sont en cours, et pour le moment le côté matériel se passe au mieux ! Malheureusement le coté financier ne se passe pas aussi bien puisque il manque encore une certaine somme d’argent pour partir ! Je profite de ce message pour lancer un appel à tous ceux qui voudraient prendre part à notre aventure, il reste de la place aux cotés de la centaine de mécènes déjà présents sur le pont du bateau, et il reste de la place dans les voiles aux cotés des Transports Delcroix pour des partenaires ! N’hésitez pas à me contacter pour plus de détails, je vous glisse ci-dessous les coordonnés et l’Iban de l’association Luna Voile dont je suis le président et qui est reconnue d’utilité publique, tout don donne donc droit à une réduction d’impôt de 66% du montant du don pour les particuliers et 60% pour les sociétés. 

Un don de 100€ ne coute en fait que 34 € ! Par exemple ;-)
Dans moins d’un mois nous serons sur la ligne de départ de la Transat 6.50, après 6 années d’efforts communs nous touchons au but ! 

Merci à tous !

dimanche 28 juillet 2013

Transgascogne et Bonne nouvelle !!!


Bonjour à tous,

J’espère que vous allez bien !

Du coté de notre aventure tout va pour le mieux et j’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer !
Au début du mois de juillet, alors que la date limite d’inscription à la Transat était imminente, un partenaire nous a rejoint : Transports Delcroix ! Cette société est spécialisée dans le transport de matières dangereuses, de vrac industriel et agroalimentaire.

Grâce à eux nous sommes maintenant certains de participer à la Transat ! Immense soulagement seulement 3 mois avant le départ, et ce même si la route est encore semée d’embuches.

Par ce partenariat nous mettons en commun notre même désir de challenge, d’engagement et de performance afin qu’ensemble nous puissions atteindre nos objectifs et toujours repousser nos limites.
Voici donc la nouvelle décoration du bateau qui porte dorénavant le nom de Delcroix – Mécénat Chirurgie Cardiaque :


Aujourd’hui devait être donné le départ de la Transgascogne, la dernière course au large avant la Transat, au programme : 2 étapes, soit un aller retour au départ de Talmont Saint Hilaire près des Sables d’Olonne  à destination de Luanco un petit port très proche de Gijón.

Mais vu les conditions météo de la nuit prochaine, l’organisation a décidé de repousser le départ à demain en fin de journée.

Cette course est importante car c’est le dernier grand test avant la Transat, l’objectif est de valider tous les derniers systèmes sur le bateau et de cibler les derniers petits détails à travailler.

Afin de suivre cette course en solitaire vous pouvez soit vous rendre sur le site de l’organisation ou vous trouverez également un lien vers la cartographie de suivi en direct des bateaux (709 – Delcroix- Mécénat Chirurgie Cardiaque): http://www.transgascogne.com/

En parallèle des derniers préparatifs, nous continuons la recherche de mécènes et partenaires afin de procéder au plus vite au paiement des créanciers qui ont très gentiment accepté, parfois malgré eux, de retarder leur paiement afin de nous permettre de progresser vers la transat, nous allons donc prochainement relancer une collecte de fond. Evidemment, si vous souhaitez participer vous pouvez des à présent envoyer vos dons à l’adresse de l’association qui figure en bas de ce mail, et ainsi rejoindre la centaine de mécènes déjà présents sur le bateau, n’oubliez pas que chaque don vous donne droit à une réduction d’impôt de 66% du montant du don.

De plus il reste de la place pour des partenaires dans les voiles !

Je vous écrirai le prochain mail d’Espagne afin de vous raconter la première étape de la Transgascogne, départ demain !

A bientôt
Arthur

lundi 1 juillet 2013

Fastnet : entre pétole et surfs inoubliable !


Bonjour à tous !

De retour à La Rochelle je profite d’un petit temps de repos pour vous conter nos récentes aventures en mer celtique (coincée entre l’Irlande, la Grande Bretagne et la Bretagne).
Le départ initialement prévu dimanche dernier a été reporté au lendemain matin suite à un coup de vent accompagné d’une mer très formée, près de 7m de vagues à la pointe de l’Angleterre ! Dans ces conditions, mieux vallait rester tranquillement au port !

Après une dernière nuit à l’hôtel Ty Mad où Armelle et Arnaud nous ont invité une nouvelle fois, papa et moi nous retrouvons sur le bateau à 6h du matin.

A 8h dans un vent de 18 nœuds (30kmh) le départ est lancé, nous sommes sur motivés et prenons un excellent départ, tellement bon que quelques minutes plus tard, le comité annonce que nous avons volé le départ… Oups ! Le demi tour au milieu de la meute des 56 autres bateaux engagés est effectué non sans quelques frayeurs, nous faisons maintenant route à contre sens pour repasser la ligne de départ. Au moment de repartir dans le bon sens, les autres sont déjà loin, mais pas le temps d’être déçus, la route est longue et il faut tout donner dès maintenant pour les rattraper !

Sortie de la baie de Douarnenez sur un bord de près, dans une mer grossissante, puis plus tard il sera temps de virer pour faire le tour de la presqu’ile de Crozon, à ce moment nous tentons une option franchement plus à terre pour nous abriter du courant avec un petit groupe de bateaux déjà rattrapé. Nous avons enfin pu apprécier les qualités des deux nouvelles voiles, la grand voile et le foc, qui nous permettent de rivaliser avec les autres à cette allure et dans cette force de vent, voire d’aller un peu plus vite ! Nous avions le moral, nous l’avons encore plus ! Nous sommes donc en train de slalomer entre les cailloux dans une mer plus calme et un vent légèrement plus faible.

Malheureusement au moment de retrouver les partisans de l’option au large les bénéfices ne sont pas tels qu’espérés, nous avons même reperdu un peu de terrain sur la tête de la course.

Il est maintenant temps d’aborder le passage du Four, un endroit avec beaucoup de courant devant le village du Conquet où nous enchainons les virements pour rester dans une forte veine de courant. Une petite heure plus tard, il est 14 heures, on fait les comptes, ça y est nous avons recollé au groupe de tête en étant à la 11ème place.

La Bretagne disparaît lentement derrière nous au fur et à mesure que nous attaquons la traversée de la Manche, aucune stratégie à mettre en place, tout droit pour tout le monde, il faut seulement aller plus vite que les autres ! Nous continuons à grappiller des mètres, des places !

En début de soirée nous changeons légèrement de trajectoire. Alors que la flotte décide de se laisser glisser franchement vers l’est, nous prenons un cap différent de quelques petits degrés de moins vers l’est. La différence est infime mais nous espérons que sur la durée cela nous permettra de grappiller encore quelques places !

Mardi. Au petit matin la pointe de l’Angleterre se dessine dans une très légère brume. Et avec le jour qui se lève nous apercevons les bateaux qui nous devancent, ils ne sont plus que 4 et beaucoup plus proches que la veille ! Pendant la nuit le vent a changé de direction et les grandes voiles ballon, les spinnakers ont été établis sur tous les bateaux. Nous sommes fatigués mais heureux ! La magie de la course au large opère, nos efforts sont récompensés et le paysage est à couper le souffle !

Afin de profiter au mieux du courant qui nous pousse, nous enchainons les empannages sous les falaises de Land’s End (la pointe le l’Angleterre !) et commençons à sentir que malgré notre application tant sur les manœuvres que sur les trajectoires, les autres creusent légèrement l’écart. C’est après le dernier empannage que nous mettons tous le cap vers le mythique Fastnet. Toujours sous spi dans un vent forcissant, l’écart se creuse à vue d’œil, nous tentons tout ce que nous pouvons pour stopper l’hémorragie, mais il nous apparaît que notre vieux spinnaker ne fait pas le poids face aux autres. Un sentiment de désarroi plane sur notre petit bateau… La voile est un sport mécanique et le matériel a toute son importance. Heureusement les vitesses sont importantes et nous enchainons les surfs à près de 15 nœuds en jouant dans les vagues, le tout dans un brouillard intense qui a fait disparaître tous nos concurrents !

En début d’après midi le vent se calme et change franchement de direction. Commence alors une bataille de nerfs pour garder notre calme et continuer à faire avancer le bateau. Le vent est faible, mais les vagues elles, sont toujours là et ballotent le bateau et les voiles, difficile dans ces conditions de faire avancer le bateau et de rester calme… Quelques heures plus tard cependant, nous commençons à apercevoir nos prédécesseurs sur l’horizon, signe que malgré tout nous les rattrapons. Et en fin d’après midi ils sont franchement plus proches, un tout petit mille marin nous sépare !

A ce moment, une belle bulle sans vent se place sur notre chemin, nous allons y passer une petite heure en regardant les bateaux repartir par devant…….. Décidemment, il va vraiment falloir tout donner jusqu’au bout pour les rejoindre !

Il est largement minuit heure française et la nuit commence seulement à tomber, preuve que nous sommes vraiment très nord. La nuit se passe toujours dans un vent erratique, nous enchainons les quarts afin de nous reposer par alternance. Une lune quasi pleine dans un ciel parfaitement clair nous accompagne, on y voit presque comme en plein jour avec des contrastes complètement différents, en noir et blanc, et quand la mer se calme un peu dans ce vent très faible, on à presque l’impression de voler en laissant derrière nous un sillage coloré par les émissions phosphorescentes des planctons que nous chahutons à notre passage. Chaque minute qui passe est un cadeau ! En voyant passer une étoile filante dans le ciel, je me prends même à imaginer que vu du ciel notre frêle embarcation et son sillage lumineux pourraient aisément ressembler à cette étoile filante.

Incroyable, seulement 4 heures plus tard le jour commence à refaire son apparition ! Le vent en profite pour se renforcer. Aucune voile à l’horizon, mais la vacation radio de 8 heures nous permet de placer les concurrents sur une carte, ils ne sont pas si loin ! Une centaine de kilomètre nous sépare du Fastnet.

Cette journée du mercredi sera assez calme et presque monotone, la bateau avance bien et on profite de nos nouvelles voiles car le comportement du bateau avec ces voiles est vraiment plus sympa, nous essayons un maximum de réglages différents afin d’apprendre à les connaître un peu plus et nous voyons rapidement l’efficacité, ou pas ! On profite également de ces longs bords de près sans manœuvre pour se reposer un maximum et bien qu’il fasse jour, nous enchainons les quarts.

En début d’après midi les 4 concurrents de tête réapparaissent à l’horizon et nous avons l’impression de nous rapprocher doucement ! A ce moment une bascule du vent vers la gauche est attendue, et le vent tourne de quelques degrés dans la bonne direction, nous tentons notre chance en continuant plus de ce coté tandis que les autres ont déjà viré de bord vers le Fastnet. La bascule s’amplifie et nous espérons en profiter pour recoller franchement au groupe. Quoiqu’il arrive il est maintenant tant de virer et de mettre cap vers la cote Irlandaise.

La magie de notre sport s’empare une nouvelle fois de notre bateau ! La cote grossit et laisse apparaître toute sa beauté, les falaises sont déchirées par l’érosion due aux tempêtes qui frappent cet endroit depuis des milliers d’années, la végétation est rase, pas un arbre à l’horizon, les falaises sont immenses au dessus de nous. Nous sommes maintenant si proches que pouvons entrevoir l’autre face de ce paysage, au creux de ces falaises se trouvent de profonds bras de mer dans lesquels on aperçoit des maisons isolées parfois construites dans des endroits assez insolites, des villages, des petits ports, parfois de petites plages, et enfin des arbres qui ont réussi à grandir à l’abri du vent. A ce moment une nageoire de poisson lune apparaît et disparait devant nous, nous sommes ici spectateur d’un endroit où la nature garde tous ses droits ! Et évidemment, bien qu’en course, nous pensons fortement à faire une petite escale touristique pour aller en voir encore plus !


Il faut cependant garder un œil attentif à la course, car nous sommes dans un endroit où le courant est très fort. Le Fastnet est sur notre gauche à une dizaine de kilomètres et il va falloir aller tirer des bords au plus près de la cote pour se cacher le plus possible du courant contraire qui forcit constamment. Les premiers sont en train de passer le mythique rocher et il va nous falloir deux heures trente de plus que le second pour y arriver, eux n’ont pas eu ce fort courant et ont donc amplifié leur avance.




Ces dernières heures ont été émotionnellement intenses, je suis fier d’être ici avec mon papa, et une fois de plus je me dit que ces 7 dernières années passées à me battre pour faire naviguer ce bateau en valaient vraiment la peine. 



20h, nous virons le Fastnet, une petite photo et une grosse pensée pour ces millions de personnes qui ont depuis 500 ans quitté l’Europe pour émigrer aux Amériques, ce phare est la dernière chose qu’ils ont vu de l’Europe, et pour certains comme les passagers du Titanic le dernier bout de terre qu’ils ont vu ! Avant l’avènement du GPS ce phare était aussi un amer très important qui permettait à ceux sur le chemin du retour de préparer l’approche vers l’Europe.



La descente. Nous envoyons le gennaker puis le spi, et rapidement la cote disparaît derrière nous, le vent conserve sa force et les milles défilent en direction de Ouessant notre prochain point de passage, pas loin de 400 km devant nous. La vie à bord est des plus agréables, le bateau est à plat, nous pouvons une nouvelle fois nous reposer. Le soleil laisse place à la lune et la glissade continue sur une mer calme. Pour ce retour vers la France le schéma météo est clair, il va falloir jouer avec le bord de l’anticyclone en positionnant plusieurs empannages. L’objectif : faire le moins de route possible tout en gardant du vent. Le risque : si on se rapproche trop de l’anticyclone, le vent tombe et on peut y rester coincé plusieurs heures. Il faut rester lucide et alerte quelque soit l’heure du jour ou de la nuit, cela fait déjà trois jours que nous sommes partis, la fatigue se fait sentir et le physique commence a être affaiblit. Mon père ne dit rien mais je vois bien que c’est vraiment difficile, je tente mon maximum pour le ménager.

Jeudi, toujours en 5ème position. Pendant la journée le vent se renforce doucement et varie en directions, les manœuvres s’enchainent et nous sommes assez contents de nos trajectoires. Cependant nous gardons dans un coin de notre tête le déficit de vitesse au vent arrière que nous avons constaté l’avant veille. Il faut continuer à tout donner pour ne pas se faire rattraper !
En milieu d’après midi une voile apparaît à l’horizon derrière nous. Au fil des heures elle se rapproche. Nous tentons notre maximum pour enrailler l’inévitable ! En début de soirée elle finit par nous doubler, nous sommes 6ème. À ce moment-là une autre voile apparaît loin sur notre droite elle fait cap sur nous. Heureusement c’est un concurrent qui est passé plus de deux heures avant nous au Fastnet. Nous sommes alors convaincus que malgré notre déficit en vitesse sous spi, nous avons tiré les bons bords qui ont permis de recoller au groupe. Notre groupe de 3 bateaux continue la route de conserve, le vent se renforce de plus en plus pour frôler les 20 nœuds, et les vitesses dépassent souvent les 15 nœuds ! Nous avons le sourire collé au visage !

Les surfs deviennent de plus en plus endiablés, le brouillard tombe sur notre petite armada qui commence à s’étirer, en effet depuis que nous sommes bord à bord la différence de vitesse est claire et nos deux compères prennent la poudre d’escampette !

Juste avant que la nuit tombe complètement sur notre groupe, un cargo de 330 mètres surgit sous nos voiles devant nous, il est à moins de 500 mètres à peu près à la même vitesse que nous, il faut réfléchir vite ! La vision de ce cargo est quelque peu effroyable, car il représente un réel danger pour nous, mais c’est en même temps un instant fantastique. Nous naviguons à haute vitesse passant de vague en vague, dans un épais brouillard nous ne voyons que la partie basse du cargo, le haut étant caché dans le brouillard. Il actionne en permanence sa corne de brume qui résonne autour de nous.

Les deux autres décident de jouer la prudence en ralentissant pour l’un et en changeant de direction pour l’autre. Etant donné notre déficit de vitesse, nous décidons de tenter notre chance en rasant l’arrière du cargo dans des vagues encore plus grosses, le résultat est positif, nous sommes presque repassés devant !

Encore une petite centaine de kilomètres à parcourir et le vent se renforce un peu plus, c‘est littéralement de la folie, nous sommes légèrement au dessus du maximum de la force de vent pour notre configuration de voile, mais refusons de réduire la toile, il faut attaquer, encore attaquer ! Les autres sont repartis par devant et nous ne les verrons plus jusqu'à l’arrivée.

Vendredi. Vers 6h la Pointe du Raz sort du brouillard quelques centaines de mètres sous notre vent, une fois encore nous ne voyons que la partie basse. C’est le dernier bord vers l’arrivée, nous entrons dans la baie de Douarnenez, cela va durer une petite heure, le verdict est proche !

Quelques milles avant de passer la ligne ce bouillard se dissipe et à notre grande surprise, sauf le premier, les 4 autres sont justes devant nous à moins de 30 minutes. Le classement ne sera pas très bon mais l’écart en temps sera faible. Nous passons la ligne 25 minutes après le second tandis qu’au Fastnet plus de 2h30 nous séparaient !

17h30, ravis et fiers ! Le potentiel du bateau est clair, les instants vécus sont intenses et inoubliables !

J’ai déjà hâte d’y retourner !

dimanche 23 juin 2013

Départ pour le Fastnet !


Bonjour à tous,
Après deux longues journées d'attente à Douarnenez nous partons demain
matin pour le mythique Fastnet !
Le départ de la course sera donné à 8h dans un vent faiblissant
mais encore présent et une mer importante. En effet depuis quelques
jours une forte dépression nous a gardé au port et a levé une forte
mer, près de 7m au large des iles Scilly. Cependant le programme de la
semaine est bien différent puisque nous naviguerons dans un vent
faible pendant les 4 ou 5 prochains jours. Une guerre des nerfs en
perspective, où il faudra garder son calme et ne rien lâcher en
grappillant mètre par mètre sur la route !
Vous pouvez suivre la course via le site internet de l'organisation :
http://www.winchesclub.com/minis650/fastnet650/
un service de suivi cartographique sera mis en place dès le départ, vous
pourrez y accéder en cliquant sur Carto.
A bientôt pour le compte rendu de cette course !
Arthur

samedi 18 mai 2013

Il pleut !


Bonjour à tous !
Réveil sous la pluie chez vous aussi ? Si seulement l’adage des mariages pouvait s’accorder au dimanche : Dimanche pluvieux, dimanche heureux !!! Sauf évidemment pour les quelques veinards marseillais chez qui il semble faire beau ce matin, mais rassurons nous, cela ne va pas durer !
Du coté de la Rochelle nous étions prêt à déballer tout un tas de bricoles et autres affaires de bateau lors du traditionnel vide grenier vide bateau du mois de mai, toujours dans l’optique de glaner quelques poignées d’euros à mettre dans la tirelire pour participer à l’achat des nouvelles voiles, mais les cieux en ont décidés autrement et c’est bien au chaud que nous allons passer notre dimanche !
J’en profite pour vous rappeler qu’il ne reste que quelques heures pour faire un petit don en ligne via le site : http://fr.ulule.com/6m50 ! A chaque montant de don correspond une contrepartie, alors n’hésitez pas, vous pouvez participer à l’achat des nouvelles voiles des 20 € (soit 6.70€ après déduction d’impôt !). La collecte en ligne s’arrête ce soir à minuit, et on a encore besoin de vous !
Pour ceux qui se demandent pourquoi nous devons absolument acheter des nouvelles voiles, n’hésitez pas à visionner cette vidéo : http://youtu.be/TQWKI0AxGbw
Je reviens très vite avec des news de navigation et j’espère des nouvelles voiles !
A bientôt
Arthur

jeudi 16 mai 2013

Acompte versé, voile commandée !

Bonjour à tous !
Nous avons passé la barre symbolique des 2 000 €, la nouvelle grand voile est commandée !
Voici une petite photo prise il y a quelques minutes avec l'ajout des derniers mécènes de la journée d'hier : Merci à eux, et aux autres !
L'objectif des 4 prochains jours ? Atteindre les 4 000 € pour financer complètement la nouvelle voile ! N'oubliez pas que vous pouvez participer dès 20 €, et que tous les dons donnent droit à une réduction d’impôt de 66% du montant du don !
Pensez aussi à votre entourage, peut être pourriez vous écrire un petit mail à votre réseau afin de leur faire part de votre engouement pour notre aventure ! Nous sommes maintenant à une période charnière, nous n'en serions pas la sans vous tous, mais il est difficile d'aller plus loin sans votre aide !
Et qui sait, peut être que dans votre entourage se trouve le partenaire principal tant recherché ! ;-)
A très bientôt pour des news de l’avancement de notre collecte !
Arthur


vendredi 10 mai 2013

La course en tête !





Bonjour à tous,

Jeudi soir à Plymouth. Je profite d'un ordinateur que l'on me prête pour vous écrire ce récit de notre belle course- La Trinité-Plymouth - où je faisais équipe avec mon papa.

Dimanche matin, après un bon petit déjeuner et un dernier briefing à La Trinité sur mer nous sortons du port pour aller dans une des plus belles baies du monde, la baie de Quiberon ! Berceau de mon enfance où j’ai étrenné mes combinaisons et cirés, je suis ravi !

A 11h précises le départ est donné d, contrairement au départ de régates traditionnelles, la ligne de départ est mouillée travers au vent en direction de la sortie de la baie et le célèbre phare de la Teignouse. Nous partons dans un vent très faible à quasiment absent ! Malgré ça nous sommes très déterminés et concentrés et sommes tout de suite dans le paquet de tête. Le vent étant très faible notre progression est très lente. Une bonne heure après le départ, nous sentons une rotation du vent avant les autres ce qui nous permet de prendre un avantage décisif d'une grosse centaine de mètres. Nos concurrents sont maintenant dans notre axe derrière, cependant rien n'est joué car le vent reste faible et plus nous nous approchons du fameux phare de La Teignouse, plus le courant contraire est fort. L'écart se réduit à vue d'œil tandis que nous butons dans le courant, les derniers mètres sont très stressants car l'écart s'est réduit à une dizaine de mètres avec nos poursuivants directs et à peine plus avec le reste de la flotte !  Nous réussissons quand même à rentrer dans le chenal de la sortie de la baie de Quiberon en tête, chenal que le parcours nous impose de suivre et dont nous sortirons également en tête !

La prochaine marque de parcours officielle est maintenant la ligne d'arrivée dans la baie de Plymouth, nous sommes désormais totalement libres de notre stratégie, en oubliant évidemment pas qu'il faut faire le tour de la Bretagne !
Nous tournons donc tous à droite en sortant de la baie, et les premiers choix stratégiques se dessinent doucement dans un vent erratique ! Nous remettons  le cap vers la côte en glissant lentement entre l'ile de Groix et le continent, l’objectif est d'aller un peu plus vite que les autres concurrents grâce à un meilleur angle par rapport au vent, aller au plus vite vers une bascule du vent vers la droite qui nous permettrai de prendre un avantage important.
La flotte se scinde en deux, l'autre partie est passée à l'extérieur de l'ile de Groix.

Un peu avant le coucher de soleil, nous tirons des bords contre le vent le long de la côte entre Lorient et Bénodet. Toujours en tête nous avons même amplifié notre avance à près de 2km sur nos deux poursuivants les plus proches, Louis Segré et Giancarlo Pedote.
La fatigue commence déjà à se faire sentir, cela fait déjà de nombreuses heures que nous sommes concentrés sur la marche du bateau. Heureusement le résultat est là : une avance non négligeable et un moral au plus haut malgré le stress inhérent à ces conditions de vent très faible.  En effet, on est jamais à l'abri d'une zone de vent plus faible que les autres et de rester bloqué à regarder les autres concurrents nous doubler, jusqu'à présent nous les avons toutes évitées et c'est tant mieux !
A l’approche des iles de Glénan un nouveau choix stratégique important va devoir être fait : passer à l'intérieur ? à l'extérieur ? ou dans les Glénan ? Après de nombreuses  réflexions basées sur  les météos prisent avant le départ, les observations faites durant les dernières heures et la position des concurrents, nous décidons de partir au large à l'extérieur de l’archipel. 

Il fait maintenant nuit et le vent qui avait légèrement augmenté avant le coucher du soleil redevient faible à inexistant vers minuit... Il ne faut rien lâcher et se battre pour chaque mètre  gagné sur la route ! Notre vitesse est souvent inférieure à 2km/h. Evidemment nous prions pour que les autres n'aient pas plus de vent que nous, cette phase sans vent était annoncée et va durer environ six heures. 

Au petit matin cela fait 24h que nous n'avons pas dormi et nous avons presque fini de franchir les Glénan. La nuit à été très noire et nous ne savons pas du tout où sont passés nos concurrents !  La tension monte à chaque instant. Vers 9h nous apercevons deux voiles à l'horizon par notre travers qui semblent revenir de l'intérieur des Glénan, elles sont pour le moment trop loin pour que l'on puisse les reconnaitre...
Une bonne heure plus tard nous savons maintenant que ces deux voiles sont celles de deux bateaux de série censés être moins rapides que nous.  Notre déception est grande, si ils sont là cela signifie à nos yeux que nos deux concurrents directs ont encore plus progressé par rapport à nous et qu'ils sont tellement loin devant que nous ne pouvons les voir... La déception est énorme après avoir donné tant d'énergie pendant la nuit. Après 10 bonnes minutes à nous dire « On aurait du faire ci… ne pas faire ça… » nous reprenons du poil de la bête et donnons tout pour les rattraper !
Les voiles qui nous accompagnent sont toujours légèrement à notre vent et nous arrivons assez rapidement à les distancer au passage de la pointe de Penmarc'h. Le vent à augmenté depuis le lever du soleil et nous avançons assez vite, portés par nos spinakers.

A l’entrée de la baie d'Audierne, avec en ligne de mire la haute côte du sud de la Pointe du Raz, nous continuons à distancer les poursuivants mais ne voyons toujours pas les précédents. Le raz de Sein est passé avec le courant favorable, nous approchons maintenant le chenal du four entre le Conquet et l'ile de Beniguet.
C’est à ce moment que l'organisation nous impose de contacter le sémaphore le plus proche afin de leur dire que tout va bien à bord avant de traverser la Manche. Nous profitons de cet appel pour demander combien de bateaux sont passés avant nous. Nous sommes en milieu d'après-midi et cela fait quelques heures que nous donnons le meilleur de nous-mêmes pour rattraper nos invisibles prédécesseurs. Malgré la motivation un sentiment d'amertume plane sur notre fier navire depuis le lever du jour. Le sémaphore nous annonce alors que nous sommes le 1er bateau à passer !  C'est l'explosion de joie à bord ! Finalement tous nos efforts ont payé !

Malheureusement nous sommes maintenant face à un courant fort dans un vent toujours faible, et nous n'arrivons pas à franchir ce passage à niveau. Les minutes se transforment en heures, et la moitié de la flotte nous a rejoint, même si nous gardons quelques longueurs d'avance, ils sont tous là et quand le courant va enfin faiblir pour nous laisser passer, ils seront tous sur nos talons. Un nouveau départ en perspective.

Un peu avant la nuit, le courant faibli et la flotte s'élance lentement à travers la Manche, des options se dessinent rapidement, certains restent sur l'axe de la route tandis que nous décidons de partir vers l'ouest pour aller chercher un vent plus fort. 
La nuit avance et en effet, le vent se renforce doucement alors que nous approchons le rail des cargos qui rentrent et sortent de la Manche. Nous décidons alors de repartir sur la route directe tandis que notre concurrent le plus proche, Giancarlo Pedote, décide de continuer vers l'ouest. La nuit passe dans un vent de plus en plus fort atteignant maintenant les 40 km/h, le compteur s'affole et nous  sommes souvent à près de 30km/h. Le plaisir est intense, mais je suis stressé car avec ce vent fort nos vieilles voiles risquent de rompre à tout moment...

Malheureusement lors d'un surf à haute vitesse nous heurtons un gros poisson ou un petit cétacé, qui stoppe net notre élan, il heurte d'abord la quille puis un safran qui remonte brusquement en cassant légèrement son ancrage. J'ai tout juste le temps de me retourner et de voir une sorte de marre de sang dans le sillage. Nous perdons alors une grosse dizaine de minutes le temps de reprendre nos esprits et de vérifier que tout va bien à bord... Pendant ce temps là évidemment les concurrents continuent leur folle cavalcade et engrangent les milles. 
La chevauché repart et les vitesses sont toujours aussi importantes. Un peu plus tard le câble qui retient le mat vers l'arrière se rompt, probablement affaiblit par le choc survenu plus tôt, nous reperdons une dizaine de minutes à réparer, bien contents de ne pas avoir perdu le mat ! Nous repartons mais la série noire continue et une poulie qui permet d'incliner la quille casse, probablement elle aussi affaiblie par le choc. 
Nous venons de perdre 3 fois 10 bonnes minutes qui, quand les autres bateaux avancent à de telles vitesses, nous coûtent facilement une quinzaine de kilomètres par rapport à eux.

Nous repartons une nouvelle fois, mais le vent change de direction et nous sommes obligés de ranger notre spi et repartir au près vers Plymouth. Dans ces conditions notre grand voile se montre sous son plus mauvais angle, à cause de sa vieillesse elle se déforme fortement et handicape notre vitesse. Nous savons que dans ces conditions nos concurrents sont plus rapides. Et à l'approche du phare d'Eddystone marquant l'entrée de la grande baie de Plymouth, nous apercevons 3 bateaux, deux devant nous et un derrière, nous finirons donc sur une amère 3ème place. 

Nous nous consolons en nous disant que malgré nos problèmes techniques ce matin nous avons fait une très belle course, montrant que bien que nos voiles soient vieilles nous sommes capables de tenir tête aux meilleurs ! 

Nous avons évidemment hâte de revenir avec de nouvelles voiles ! Mais pour cela je suis toujours à la recherche de mécènes et partenaires pour participer au financement de voiles neuves ! Si vous souhaitez nous aider à briller lors des prochaines courses n'hésitez pas à visiter la page http://fr.ulule.com/6m50, vous pouvez participer dès 20 € et rejoindre les 90 mécènes qui ont déjà participé ! Rappel : tous les dons donnent droit à une réduction d'impôt de 66% du don, un don de 20€ revient à 6€70 !!!
Il ne reste que quelques jours pour dépasser les 2 000 € minimum pour débuter la construction de la nouvelle grand voile afin d'être dans les temps pour participer aux prochaines courses ! N'hésitez pas, un petit geste peut nous faire traverser l'Atlantique !

Je suis évidemment à votre disposition si vous avez des questions, et je serai même ravi d'y répondre ! A très bientôt !

Arthur