dimanche 22 avril 2012

Du bonheur intense à l'anéantissement et ...

Bonjour à tous,

Dimanche matin, j’accuse le coup…

Revenons sur la journée d’hier qui avait si bien commencé. 7h, j’arrive au bateau pour les derniers préparatifs. 8h briefing des skippers autour d’un petit déjeuner, nous partons pour une navigation aussi musclée que la météo annoncée. Vers 9h30 je suis un des premiers concurrents à être remorqué pour sortir du port, le remorquage de tous les concurrents prend presque 2 heures aux bénévoles de l’organisation. Pendant ce temps-là je fais quelques bords de près afin de trouver la meilleure configuration de voile dans un vent de 25 kts bien établi. Yves le Blevec m’avait conseillé deux ris dans le solent et ce fut en effet la bonne solution.


A 12h52, comme prévu, nous rentrons en procédure de départ pour un coup de canon à 13h. Je suis sur un petit nuage, ce moment que j’attendais depuis si longtemps est là, nos efforts sont enfin récompensés. Les conditions sont dures, mon objectif sera clairement de finir la course et d’engranger de l’expérience sur notre bateau. Je ne vise pas de place au classement général.
Après un assez bon départ je me fais rapidement doubler par deux concurrents. J’étais tellement perché sur mon petit nuage de plaisir (malgré les conditions) que j’ai oublié d’incliner la quille de mon bateau pour me faire gagner de la puissance… Oops, quelques tours de manivelle de winch plus tard, cela va beaucoup mieux, je tiens maintenant mes adversaires en vitesse !
La sortie de la baie de la Baule se fait assez rapidement, et à peine sortis de la baie nous faisons face à une mer assez formée et assez courte, ca tape et ca mouille, ce ne sont pas les conditions dans lesquelles on profite le plus, mais je suis heureux d’être là, je dois admettre ne pas être très concentré sur la course car mon esprit se remémore tous ces moments de la construction du bateau.

Vers 15h20 quelques instants après un virement de bord, j’entends un gros crac, je lève instantanément les yeux et aperçoit notre beau mat tomber avec fracas dans l’eau, brisé en trois morceaux. Pendant la chute j’ai eu le temps de voir que la barre de flèche inférieure s’était désolidarisée du mat, causant la perte inévitable du mat. L’espace d’un instant je crois être dans un cauchemar, mais la réalité me rappelle à l’ordre, le mat est tombé sous le vent du bateau et la coque du bateau dérive sur les morceaux du mat, il faut agir tout de suite pour empêcher le mat de faire des trous dans la coque. Deux solutions, tout couper et jeter à l’eau, ou tout récupérer. Je prends la deuxième. A cet instant le bateau pivote légèrement pour se mettre vent arrière et une petite déferlante vient remplir mon cockpit et pénètre directement à l’intérieur du bateau, je ferme rapidement le panneau de descente, et me concentre à nouveau sur le mat. Dans mon malheur j’ai la chance d’être sur un Mini, le mat ne pèse pas très lourd, et j’arrive non sans mal à la ramener à bord. Tout de suite après je me dirige à l’intérieur du bateau, et branche l’antenne de secours sur ma vhf, l’autre antenne était en haut du mat… Je lance un message Pan Pan pour demander un remorquage, je ne reçois aucune réponse, probablement à cause de la faible hauteur de mon antenne de secours au milieu des vagues, et demande à un concurrent, David Genest, de relayer mon message. J’apprendrais par la suite que le cross avait reçu mon premier message, mais je n’ai pas capté leur réponse. Puis deux concurrents, David Prono et Andrea Pendibene, viennent tourner autour de moi, au cas ou, et pour aider les sauveteurs de la SNSM à me retrouver plus facilement.

L’attente commence, le stress de l’action passe et la déception me rattrape au galop. Les larmes me montent aux yeux, je revois les mêmes images que pendant mon début de course mais cette fois-ci, la joie est remplacée par de l’amertume. J’ai du mal à le croire, notre bel oiseau a les ailes brisées. Mes émotions à ce moment-là sont difficiles à relater…

Rapidement les sauveteurs de la SNSM arrivent, je leur lance un bout pour qu’ils me remorquent, mais l’endroit ou je l’avais accroché cède avec la violence des vagues, nous recommençons l’opération et nous rentrons doucement vers Pornichet. Andrea et David sont restés jusqu’au dernier moment, encore merci !

Après une bonne heure et demie de remorquage nous arrivons. Le bateau et moi sommes accueillis par beaucoup de monde ils se mettent immédiatement au travail pour nettoyer et ranger le bateau avec moi. Ils étaient tellement que je ne peux les citer, mais une fois encore, MERCI ! Ca fait chaud au cœur.

Bilan, nous avons réussi à récupérer tout sauf le mat, c’est à dire, les voiles, les cordages, les poulies, etc… C’est dur, je suis anéanti mais plus que jamais motivé pour refaire un mat, repartir, l’objectif est d’être présent à Douarnenez début juin pour les deux courses, le trophée MAP et le Mini Fastnet, deux courses mythiques où il faudra compter sur le 709 ! Le compte à rebours est lancé : J-30 !

La quête de partenaires continue, l’objectif reste la Mini Transat 2013 ! Ensemble tout est possible !

Encore merci à tous !

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