mercredi 25 juin 2008

La saison des qualifications a débuté !
Première pincée de sel…


La course–entraînement du Mini-Fastnet est transformée en Mini-Cardouan pour raisons météo. L’épreuve est réservée aux bateaux de la classe Mini 6.50, 70 concurrents sont sur la ligne : 31 protos et 39 bateaux de série.


Une course éclair de 72 heures, récit et leçons :

Le Mini du Cœur n’étant pas encore à l’eau, cette course à bord d’un prototype ami nous a révélé des avaries dont je prends bonne note avant la sortie du chantier.

BEL 303 : Jonas Gerckens m’accueille à son bord. Un prototype 6.50 courant pour l’association « P’tite Lola à Donf !» Vivre avec le syndrome de Vacterl.




Douarnenez, lundi 16 juin 15h.

Le départ :
Grosse erreur de ma part : j’ai mal entendu la VHF donc mal compris la procédure, le pavillonnerie n’est pas très lisible, nous partons très en retard voire derniers ! Après le premier bord de près nous sommes tout de même en milieu de flotte à la bouée au vent. S’ensuit un long bord de débridé pour aller au Raz de Sein. A la moitié du bord les favoris déroulent leur genaker et accélèrent, nous ne pouvons pas dérouler le nôtre pour des problèmes d’installation et reperdons sur les premiers...


La descente vers BXA :
A Sein nous sommes environ 30ème, on abat, envoie le grand spi et c'est parti : entre 12 et 14 noeuds...Gros vrac, la drisse de spi fait le tour de la grand-voile par dessus, c’est une grand-voile à corne, aucun moyen d’aller rechercher la drisse. Donc, nous renvoyons un spi medium, la vitesse est de 10-12 nœuds. Pendant ce temps, la grand-voile est affalée pour remettre la drisse puis renvoyée, changement de spi et rebelote : à fond, plusieurs pointes de vitesse à 17 noeuds, maxi 17.65, le tout en bâbord amure jusqu'au travers de la Baule.

La nuit tombe et le vent refuse, nous passons sous code 5 (un spi très court en tête pour des angles autours de 90° du vent), le bateau avance toujours très vite. A nouveau sous grand spi au petit matin (3 heures !), nous passons l’Ile d’Yeu dans la matinée (vers 7 heures !) avec un vent devenu plus calme (inférieur à une dizaine de noeuds). Après Yeu, le vent remonte, 20 puis 25 nœuds. Cap sur la bouée BXA Racon - dans l'axe de la Gironde au large - descente à 15 nœuds avec deux petits dauphins. 17h20, arrivée à la bouée : Douarnenez-Bxa en 26h20 à 12.4 noeuds de moyenne, pour un bateau de 6m50 c'est plutôt pas mal ! Nous sommes 12ème à cette bouée.

La remontée vers Douarnenez :
Départ au près, j'ai rapidement l'estomac qui se noue, mer pas trop grosse mais toutes ces semaines à terre pour la recherche de partenaires, le chantier et les études se font sentir : il y a trop longtemps que je n'ai pas fait de bateau ! Apres la bouée, nous virons bâbord vers la côte. La fée électricité nous abandonne une heure après la bouée, plus de batterie du tout, pas moyen de recharger, donc plus de GPS, ni de central électronique, (vent, vitesse, cap), ni de lumière, ni de feux, ni de VHF. Nous perdons du temps à essayer de réparer, beaucoup de bateaux repassent devant.
La nuit tombe, pétole (pas de vent), nous repartons vers le large mais trop tard.
Paré, paré… on revire vers la côte ! Dur d'avancer dans la « molle » la nuit, sans info de vent, très stressant.... Le vent remonte doucement en fin de nuit, le genaker est déroulé peu avant de passer l'axe de Yeu. Il y a maintenant 20-25 nœuds de vent, prise du 1er ris, bord océanique, ça va vite : 10-12 noeuds, la quille est pendulée au maximum, tout est matossé (tout le poids du bateau est collé au vent), la mer s’agite. En millieu d'après-midi, un banc de dauphins vient se joindre à nous :

En fin de journée 3-4 mètres de creux, le genak est affalé comme un spi (emmagasineur cassé), mais il part à l'eau pendant cette manoeuvre, chalut - la voile fait une grosse bulle dans l’eau comme un chalut de pêche - nous finissons par le récupérer et repartons au près débridé, solent en voile d’avant. Le vent forcit, 2ème ris dans la grand-voile, la mer est grosse, en tout cas à mes yeux. Je me fais deux fois désarçonner du liston par des paquets d'eau qui m’arrivent dans le dos – il fait nuit et je ne les vois pas venir - j’atterri pitoyablement dans le fond du cockpit. Chaque nuit nous réussissons tout de même à bien dormir avec deux quarts d'une heure et demi à deux heures.
Nous avons vraiment beaucoup attaqué. Toute la journée assez tendue et très rapide, et cette nuit sous deux ris nous ont permis de gagner beaucoup de places, au prix de quelques vracs (sorties de route) !
Jeudi, au petit matin, Chaussée de Sein, le vent retombe à une dizaine de noeuds, les deux ris sont vite renvoyés, toujours deux bons mètres de vagues, l’estomac fait son nettoyage.. Nous finissons au près en tirant des bords face au courant, le vent baisse encore plus pour nous laisser au portant dans la houle avec les voiles qui claquent dans tous les sens durant deux bonnes heures, cette position n’est pas agréable : ça n’avance pas !
Le vent revient alors que l’on passe la bouée Basse du Lis, puis le Cap de la Chèvre et c’est l’arrivée dans la baie de Douarnenez. Passage de la ligne jeudi 19 juin à 14h45 soit un peu moins de 72h de course. Oufti !
Nous sommes 13ème au classement final.

(Oufti - Wikipedia : interjection belge marquant la surprise et l’étonnement !)

Merci à Laurent Vidal (http://www.photomer.com/) pour les photos, ainsi qu'a Gildas Hémon(www.littoral-ouest.com).

2 commentaires:

Pierre a dit…

Génial ton récit, et génial ton blog aussi !!!

ArthurLéo a dit…

Merci beaucoup !